Les cadres de la région appelés au secours.
L’équipe de Lys de Sassandra est descendue en Ligue 2 cette année. Après une aventure moins bonne en Ligue 1 ivoirienne pour la saison 2018-2019, le président Lys de Sassandra, Dia Mamadou, lève un coin de voile sur la descente de son club en Ligue 2
Aujourd’hui en Ligue 2, après une aventure éclaire en Ligue 1, comment se porte Lyse de Sassandra ?
Le club se porte bien. C’est une petite équipe en construction. Dieu nous a fait grâce de monter très rapidement en Ligue 1. Partir du plus bas niveau jusqu’en Ligue 1 en un laps de temps, je dirai que c’est une grâce divine. Ce fut un apprentissage. Nous avons fait beaucoup d’efforts. Nous avons appris trop de choses en Ligue 1. Malheureusement, aujourd’hui, nous sommes descendus encore en Ligue 2. Mais nous avons appris beaucoup auprès des grands comme l’Asec Mimosas, l’Afrtica Sports et d’autres clubs qui font la fierté du football ivoirien. Nous restons braquer sur notre objectif qui concerne la construction du club. Je félicite tout le groupe pour le travail collectif qui a permis d’atteindre ensemble ce niveau en si peu de temps.
Quel est donc le nouveau challenge ?
Ce n’est pas un nouveau challenge en tant que tel. L’objectif du club en son début, c’était de créer un bloc solide qui puisse avoir des patrimoines et des infrastructures pour former les joueurs. Et puis ensuite, asseoir quelque chose dans notre région. Malheureusement, nous nous sommes éloignés de notre région. Mais la construction du club continue, pas vraiment un nouveau challenge mais une continuité. Nous revenons à nos fondamentaux. Je pense que la joie de la montée en Ligue 1 a fait que nous nous sommes un peu éloignés de l’objectif. Mais je pense que nous serons heureux de revenir et poursuivre notre objectif principal qui est de bâtir un club solide.
Le retour en Ligue 2 n’est-il pas une déception ?
Forcément, c’est une grande déception. Toutes les équipes de football cherchent toujours à gagner pour ne pas rester au bas du tableau. Donc si nous n’atteignons pas cet objectif, c’est évidemment une déception. Au-delà, ce sont des athlètes, ils n’ont pas le temps de la déception et du découragement. Si certains sont venus chercher quelque chose pour partir, par contre, ce n’est pas le cas pour d’autres athlètes qui sont des enfants du club qui sont restés pour bâtir le club avec nous. Nous allons ensemble chercher à leur trouver au moment venu une bonne porte de sortie.
Vous allez construire le club, ensuite chercher une bonne porte de sortir pour des joueurs. Quels sont donc les moyens dont vous disposez pour atteindre votre objectif ?
Le but ce n’est pas de remonter en Ligue 1. A ce niveau, je vais surprendre beaucoup d’amateur du football. Mais, nous ne visons pas actuellement la Ligue 1. Je veux plutôt entendre parler de formation et la construction du club. C’est cela notre objectif.
Que faites-vous exactement après la formation ?
Il y a tout à l’intérieur du centre de formation. Nous recrutons les jeunes athlètes pour former et bâtir le club. Nous pouvons aussi vendre ces joueurs au terme de leur formation. Le plus important pour nous aujourd’hui, c’est de finir les infrastructures dans notre base à Sassandra. Le club est en train de construire un complexe hôtelier qu’il faudra rapidement terminer. Nous avons également fait l’acquisition de plus de 10 hectares de terrain pour la réalisation des projets. Il faut se donner les moyens pour finir tous ces travaux. Les histoires de montée, nous les verrons après s’il faut se mettre dans la compétition.
A quand le retour dans le Gbôklè ?
Absolument, nous repartons sur nos bases. Et c’est presque fait. Le fait de ne pas jouer chez nous a eu beaucoup d’effet négatif sur le club. Nous avons réussi une année à San Pedro. Malheureusement cela n’a pas marché du fait que nous étions hors de notre région natale. Il faut dire aussi que nous avons été combattus. Mais je préfère ne pas en parler pour éviter les polémiques. Ce qui est sûr et certain, c’est que nous avons été combattus, c’est l’une des raisons principales qui nous ont poussées véritablement vers le bas et surtout à la sortie de la Ligue 1. Mais bon ! Je préfère ne pas accuser quelqu’un. Car si nous avons réussi et rester dans le haut du tableau, on n’accuserait personne. Je suis très honnête et humble. Je prends la vie toujours du bon côté. Dieu nous a fait grâce pour notre bien. Mais nous avons été combattus. Nous sommes fair-play. Je pense que notre retour en région va à nouveau nous apporter du sourire pour un avenir meilleur.
La construction d’un club, c’est l’avenir de la jeunesse. Mais comme un beau diable, vous vous battez seul. Pourquoi les autres élus et cadres ne s’impliquent pas. Quels sont vos rapports avec eux ?
Il y a une bonne ambiance entre nous et les cadres. Tous nos problèmes sont arrivés du fait que nous nous sommes éloignés de notre ville. Nous avons des aînés comme le ministre Légré Philippe avec qui nous avons de très bonnes relations et qui pense beaucoup à nous. Je pense que le moment venu, les autres avec à leur tête le président du Conseil régional vont faire le nécessaire. C’est juste une question de temps. L’ancien maire, Roger Claude Abenou était aussi proche de nous. Même s’il n’avait pas beaucoup de moyens, sa présence physique était importante pour nous. Nous sommes ouverts à toutes les contributions. Tout ce que nous faisons, c’est dans le but d’établir quelque chose dans notre région.
Quel commentaire faites-vous de la qualité du football local surtout l’absence du public dans les stades?
L’absence des supporters au terrain reste toujours un véritable problème qui alimente les débats tout le temps. Nous n’avons pas de spectateurs à Abidjan. Mais à l’intérieur les gens sont mobilisés. Par exemple à Gagnoa, c’est une population qui est férue du football. Avant lorsque nous évoluions à Sassandra, nous avons du monde derrière nous. A mon avis, nous devons avoir de grands clubs dans toutes les grandes villes de la Côte d’Ivoire. Et ces équipes de football doivent être en phase avec la population. Il y a beaucoup de travail à faire à ce niveau. Je pense que l’instance fédérale y pense. Avec beaucoup de management et d’intelligence, je pense que nous pouvons créer ces clubs pour le bonheur du football ivoirien. C’est aux clubs de créer cette synergie. La qualité du football ivoirien n’est pas du tout mauvais. Le vivier du football ivoirien a beaucoup apporté sur le plan continental et dans le monde. Des joueurs comme Yaya Touré, Gervinho, Kolo Touré, Zokora Mastro et bien d’autres ont fait de beaux jours du football mondial. Certains pays nous envient. Nous avons un vivier énorme. Ce n’est pas un problème de spectacle qualitatif qui fait que les gens ne vont pas supporter. Lors des matches en République Démocratique du Congo, au Mali, en Guinée les stades sont pleins. Ce n’est pas parce que ces pays ont un football mieux que nous. C’est un problème que nous devons revoir dans l’ensemble.
En décembre prochain, la Fédération ivoirienne de football (Fif) sera en Assemblée générale élective. L’on parle de plus en plus d’une certaine candidature de l’ancien capitaine emblématique des Eléphants de Côte d’Ivoire et de son ex-coéquipier Kalou Bonaventure. Quel est votre avis sur cette question qui alimente les réseaux sociaux et qui fait déjà couler beaucoup d’encre ?
C’est difficile pour moi de parler de ces candidatures. D’abord, ces derniers ne connaissent pas assez les réalités du football local. Donc ce sera compliqué. Ils doivent s’imprégner des problèmes du football local. Que ce soit le président sortant ou ceux qui veulent conquérir le fauteuil présidentiel, ils seront les bienvenus. Mais il faut qu’ils soient au fait des réalités du terrain et soient proches de nos problèmes. C’est un combat démocratique, donc tout le monde a le droit d’être candidat. Mon souhait, c’est que tout se passe dans la paix et la fraternité pour l’intérêt du football ivoirien. L’intérêt du pays doit passer avant tout. Si des gens veulent venir pour apporter leur expertise, il faut que ce soit des choses concrètes. Je suis membre du comité exécutif de la Fif. Si quelqu’un veut nous apporter du changement et des solutions, nous n’allons pas lui fermer les portes. C’est notre pays, nous voulons son bonheur et le bien de nos enfants à travers les efforts de chacun. Nous devons nous entendre pour le bien-être du football ivoirien. C’est comme cela que je vois les choses.
Entretien réalisé par
Anicet Zio
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